Lorsque le mot “Tantra” rime avec “silence”, “écoute”, “ressenti.”, il ne séduit gère.
Pour attirer les mouches autour de la crotte, il faut les mots:
sexualité (sacrée s’il vous plait), orgasme, massage, yoni, lingam, union Shiva/ Shakti (pour évoquer l’union homme/ femme), sensualité (sacrée aussi évidemment, sinon quoi?), nouvelles sensations, intensité, vibrations du corps, zones érogènes, taboos, éros, pratiques sexuelles, extase, libération d’énergie ou apologie de celle-ci, pratique du tantra dans toutes ses dimensions, énergie extatique, couple, reconnexion au corps, féminin sacré et masculin aussi maintenant (enfin il était temps)…
Anyway…
Pourquoi lorsque le tantra s’adresse à soi, au Soi en nous, il fait moins d’émules?
Est-ce que tout le propos de la recherche spirituelle ou de la conscience en nous, dans laquelle nous baignons, se limite et se centre sur la sexualité?
Est-ce que l’hypocrisie est telle que vous y croyez?
Est-ce que l’incapacité à regarder ce qui est ferait se confondre les choses à ce point?
Et si l’interprétation “à côté” chez la majorité , justifiait l’erreur? Donnait une illusion de sens là où il n’y a que l’illusion elle-même?
En est-on à ce point perdus et névrosés?
Le mot tantra en mon sein (non pas celui auquel vous pensez d’emblée) résonne avec: ressenti, tactilité, présence, écoute, intime, vibrations, espace, vide, plein, cœur, sensations, besoin de si peu pour sentir tellement, savoir que je ne sais pas, oser regarder et accepter que je ne vois pas, me tromper, réessayer, me tromper encore, acceptation de ce qui est et oui parfois cela m’arrache la gueule, accueil de l’autre sauf quand je ne peux l’accueillir, le regarder pour ce qu’il /elle est et non ce que j’en voudrais sinon je l’écarte voire le jette, respect de moi avant tout, de là découle le respect de vous, être vrai, métacognition, humilité et de simple…
Ces amalgames érotico pseudo tantriques me guident et m’orientent un peu plus chaque jour vers ce que je ne veux pas. Là où je ne souhaite pas tendre ou pour faire comme tous et me fourvoyer, me rouler dedans encore et encore, pour toujours vouloir plus, plus fort, d’autres, d’autres sensations, nouvelles, plus fortes…
Alors que là, juste là, dans la poésie du quotidien, dans ma petitesse d’humaine se trouve la voie royale.
Avec amour et dégoût également.
Auteure: Umâ Aum