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UMA AUM

Remonte sur ton trône !

Un matin triste, pas comme les autres, une rupture récente, des incertitudes financières qui bouleversent encore une fois tout. Ne plus savoir ce que l’on veut, ce qui nous fait du bien; je connais par cœur…

Les images que l’on projette: on fera ça ensemble, on ira là, on construira ce projet à deux… Comme par magie, on se sent plein(e) de force, prêt(e) à tout parce qu’on est deux. Alors que tout(e) seul(e), tout semble plus difficile, plus lourd, voire impossible.

Les yeux amoureux de l’autre sur nous, nous donnent des ailes, de même notre regard amoureux nous fait voir la vie en rose comme on dit.

Les états d’âme, les émotions, les pensées se chamboulent…cette tornade engendre un état émotionnel pas joli-joli, un état de conscience pas très élevé.

Je sens que je suis plus bas que les pâquerettes, que rien ne me goutte, perdue dans ce monde, ne sachant plus ce que je veux, ne veux pas, abandonnée, seule…

Premier impulse, le canapé, une bouillotte, une couette et des séries à s’en abrutir car bien sûr le sommeil n’était pas au rendez-vous cette nuit.

J’ai pendant longtemps étudié la nature humaine, les émotions, me suis intéressée à la psychanalyse et ceux qui me connaissent savent que j’ai un sac de Marie Poppins plein d’outils en tous genre pour aider les autres à s’aimer et à être heureux. Et que je suis toujours prête à les partager voire à les donner ces outils.

Bien sûr quand je suis au fond du trou et que la rupture amoureuse a le don de me faire descendre bien au fond; je n’ai pas envie de me faire du bien… Qui n’est pas fragile à ce niveau là? Qui n’a pas déjà souffert en amour? et a peur de souffrir à nouveau…

Dans mon cas, tout une boucle de pensées/ émotions/ réactions se met en branle, c’est plus fort que moi, je ne peux me sortir de cette déferlante qui m’emporte, le mental a le pouvoir, jusqu’à ce que…

Jusqu’à ce que j’entende un jour cette idée: “Remonter sur son trône”.

Remonter sur son trône, ça veut dire quoi?

Cette phrase a été pour moi un déclic. Lorsque je l’ai comprise, j’ai senti toutes mes vertèbres s’aligner, j’ai ressenti que malgré l’épreuve sentimentale, j’étais à la bonne place au bon moment, que ce n’était qu’une question de point de vue, du filtre que l’on place entre la réalité et nous. Souvent (quasi toujours) à nos dépends, à notre détriment.

Remonter sur son trône pour moi avait beaucoup plus de sens et résonnait en moi tellement plus fort que: “Il faut apprendre à s’aimer”, “se faire du bien”, “s’accepter comme on est”….

Toutes ces directives pour se faire du bien, glissaient sur ma carapace d’amoureuse en peine. Les “il faut”, “c’est mieux pour toi”, “tu devrais”…n’avaient aucune accroche en moi, car lorsque je me sens mal, je n’ai pas envie de faire quelque chose pour aller mieux. Là nous abordons un thème qui m’est cher mais difficile à reconnaître ou admettre en situation: la complaisance.

C’est ce qui nous pousse à rester dans une situation déplaisante (de souffrance, échec, dévalorisation…) parce qu’en fait, quelque part, cela nous arrange bien, cela fait partie de notre périmètre de sécurité ou de notre zone de confort, d’une fausse vérité à laquelle on continue à se subordonner.

Donc jusque là, je me laissais vivre mes coups de blues en attendant qu’ils passent, que la vie, la conscience et l’amour de moi réapparaissent comme par magie. Et bien souvent ce fut le cas, toujours en fait. Mais comment raccourcir ce procédé, comment aller mieux plus vite, comment se sentir mal moins longtemps? Comment éviter de retomber si bas?

Au long de mon cheminement, j’ai d’abord découvert des traditions spirituelles de la voie de “la main droite”: aller vers la lumière, être calme/ zen (du moins en apparence), gérer ses émotions (surtout ne pas être en colère), ne pas faire d’excès… Honnêtement, plutôt que de me libérer, je me suis enfermée encore plus dans un carcan rigide de choses “bien”, “bonnes”, “meilleures” à faire, penser…

“Chasser le naturel…il revient au galop”, ce fut vraiment le cas pour moi. Jamais valide aux yeux de mes parents, en suivant ces directives, je me validais moi-même mais par rapport à des principes extérieurs et en cas de crise, impossible à mettre en pratique, honnêtement.

Par la suite voyant qu’on ne change pas sa nature profonde, je me suis dirigée vers le Tantrisme qui avec ce précepte: “Si tu as soif, bois; si tu as faim, manges, si tu as sommeil, dors”, m’ouvrait un horizon libre qui me permettait de goutter à celle que j’étais sans contrainte.

Le fait est que, toujours dans ces moments “down”, je n’arrivais toujours pas à éviter de plonger bien bas lors d’une épreuve, rupture, échec…”Oui je suis nulle et je m’accepte comme je suis”, voilà en gros ce que cela donnait en moi!!

Être spirituel vivant une aventure humaine, notre cadeau que l’on considère souvent comme une lourde tâche; est notre libre arbitre.

Et j’en usais à tire larigot dans ces moments de déprime: “c’est mon choix d’être mal, déprimée, apathique…” et puis “c’est ce que je suis”, “c’est là où j’en suis”. Plus d’effort pour se tirer vers le haut: accepter ce qui est, qui je suis…

Trop facile pour le mental qui reprend ces beaux enseignements pour vous faire tourner au sein de la même boucle mais en vous y amenant par une autre porte d’entrée… Alors on croit un moment que ça marche, qu’on évolue…ce qui est le cas en fait…un peu…

Et puis cette phrase, un jour: “Remontes sur ton trône”. Comme un électrochoc!!

Nous sommes tous des dieux, des rois et reines, c’est vrai!! Cela résonnait complètement en moi, sauf que dans ces coups de déprime, je n’avais vraiment plus rien d’une reine ou d’une déesse: la combi en polaire, les grosses chaussettes, les poches sous les yeux, une torpeur lourde comme un halo autour de moi indiquant aux autres de ne pas m’approcher avec leur “trop de joie” et moi de l’autre côté qui ne la mérite pas.

Remonter sur mon trône m’a permis de m’appréhender autrement.

Même dans les moments les plus difficiles, même lorsque les émotions les plus éprouvantes, dérangeantes s’emparaient de moi, cette simple idée de remonter sur mon trône me faisait troquer la combi contre des habits qui me mettaient en valeur, me faisait appeler des amis à l’aide car qui ne vient pas en aide à une reine ou un roi, me faisait me bouger car une reine a des responsabilités qu’elle se doit d’assumer qu’elle aille bien ou pas…

Remonter sur mon trône, cette simple idée m’a permis d’avoir du respect pour moi dans toutes les situations: quand j’ai besoin d’exprimer quelque chose à quelqu’un et que ça ne lui plaira peut-être pas, quand je m’observe à l’état de larve dans mon canapé, je sens profondément que ce n’est pas digne de la reine que je suis.

Remonter sur mon trône m’a envoyée de façon totalement spontanée et naturelle, sans effort (c’est cela qui était difficile, l’effort quand je n’allais pas bien qui n’était pas à ma portée) dans la nature.

Les balades le long des sentiers où les arbres se courbent devant moi, la reine qui vient leur rendre visite, le soleil qui brille pour mon bon plaisir (bien plus souvent que je ne le crois), les oiseaux qui chantent ma splendeur…

La nature a été à chaque fois, sans exception, généreuse de cadeaux qui allègent, qui font sourire, qui font que le coeur s’ouvre à nouveau et respire enfin l’amour: un arc-en-ciel, des arbres entrelacés, des mousses qui déclinent tous les tons de vert (couleur du chakra du coeur)les rayons du soleil à travers les arbres…

Les yeux blasés de l’amoureuse en peine faisaient place ni vu ni connu, à ceux de la reine qui surmonte l’épreuve pour le royaume qu’elle a à gouverner: le royaume intérieur ou le boudoir comme j’aime l’appeler.

Cette image de moi sur mon trône m’a permis naturellement d’exercer mon libre arbitre et de faire le choix sans pression aucune d’aller mieux, de me faire du bien, de remonter la pente ou en haut de l’arbre, voire au-delà…

Verseau, c’est dans ma nature de partager ce qui m’est utile, j’espère que cette étincelle vous embrasera comme elle l’a fait pour moi.

Namasté

Je vous aime (car je m’aime).