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Le toucher thérapeutique
"Les mains sont les ailes du cœur".
Sommaire
Le toucher thérapeutique, qu'est que c'est ?
La vocation du toucher c’est d’ouvrir un corps qui est d’une beauté extraordinaire. Dans ce cas, nous avons la responsabilité de lui offrir un toucher thérapeutique digne de ce nom.
D’une autre part, cela consiste à transcender une zone insensible en zone sensible, rendre une partie du corps immobile en partie mobile et permuter une sensation inconsciente en sensation consciente.
À l’aide de toute la surface de la main, nous écoutons. Grâce à la pulpe de nos doigts, nous ressentons. Le tout dans une dynamique qui accompagne et respecte l’intégrité du corps de celui ou celle qui reçoit le toucher.
Comment pratiquer le toucher thérapeutique ?
En posant la main sur n’importe quelle région du corps pour enregistrer les modifications sous-jacentes éventuelles. La main reste passive d’abord, en état de réception afin de percevoir tout ce qui se passe sous le contact. En premier lieu, une pression modérée vous invite à rester à l’écoute des tissus.
C’est avec nos mains que nous accueillons l’être et ce, quelles que soient les circonstances ou le contexte. Il faut savoir se rendre accueillant.
Être accueilli, c’est être reçu par quelqu’un chez lui. Il faut donc que celui qui accueille soit là, soit présent.
Nous demandons la permission de dialoguer avec les tissus et considèrons le sujet avec beaucoup de respect.
La lecture doit se faire dans une stricte neutralité, sans idées préconçues. Passivité et écoute permettent au corps de savourer la liberté d’être sans attente, les tissus s’ouvrent alors à cette relation douce, cette relation d’amour (non pas amoureuse).
Le meilleur des touchers est sans projet, sans intention et rappelle d’abord le toucher tendre des soins maternels. Il permet la reconnaissance de l’histoire d’adulte, et de sa force vitale.
Nous nous connectons au rythme du patient sans rien imposer au risque de ne pas avoir de réponse des tissus. L’attention est portée sur tout ce qui se passe au niveau du contact, au niveau de la peau et des couches sous-jacentes qui sont inter-liées.
Ensuite, la main devient active, la pression idéale est celle du propre poids de la main. En même temps, il doit y avoir une certaine adhérence, comme l’effet d’une ventouse, comme si la main collait aux tissus.
Il s’agit de détecter grâce à l’extrême sensibilité de nos mains les différents troubles apparus au sein des tissus . Ainsi, le but est de leur apporter une réponse thérapeutique efficace.
Les divers tissus du corps (muscles, tendons, fascias, vaisseaux sanguins) gardent en mémoire les traumatismes au sens large subis par l’individu au long de son histoire. Le toucher thérapeutique a pour objectif de détecter cette empreinte et, si possible, l’éliminer ou l’atténuer.
- Inviter la personne à connecter son affect lorsqu'elle est touchée, à vivre les sensations, à entrevoir les éventuelles images, à sentir le mouvement du corps lors du toucher thérapeutique
Rester à l'écoute
Nous serons à l’écoute de la peau qui normalement est souple, régulière et élastique, en cas de problème elle peut être indurée, infiltrée ou œdématiée.
Á l’écoute aussi des tissus sous-jacents qui sont en temps normal souples et en même temps fermés de façon variable en fonction des zones. Avec un test palpatoire on peut sentir de nombreux phénomènes :
- L'élasticité
- La densité
- Les adhérences
- Les contractures
- Les problèmes circulatoires
- Les rythmes internes (respiratoire, cardiaque, micro mouvements des fascias ...)
Entres autres, grâce au toucher thérapeutique, on peut sentir des bandes plus tendues, des ondulations irrégulières, une impression de granulés, des zones indurées ou calcifiées, des oedèmes ou encore des douleurs de mobilité et motilité.
La motilité est un potentiel de mouvement, une aptitude à effectuer des mouvements spontanés ou réactionnels. Elle constitue l’un des caractères du vivant à toutes les échelles d’observation.
Le corps et ses diverses couches
La vision orientale du corps est bien plus complexe que celles en occident. Le corps est composé de 3 entités et 5 enveloppes appelées “kosha” :
Le corps physique ou grossier ou Sthula Sharira
Composé des cinq éléments: ether (akasha) , air (vayu) , feu (agni) , eau (apas), terre (prithvi ou prithvi). Les étapes de son existane sont la naissance, la croissance, le changement, le déclin et la mort.
Le corps astral ou linga Sharira
Celui qui nous permet de ressentir le plaisir et la douleur. Il est composé des 5 organes d’action (karma indriyas), des 5 organes de connaissance (Jnana indriyas), des 5 pranas (Prana pour s’énergiser, Apana pour s’ancrer, Udhana pour manifester, Samana pour intégrer et Vyana pour faire circuler), de l’esprit (Manas), de l’intellect (Buddhi), du subconscient (Chitta) et de l’ego (Ahamkara).
Le corps causal ou Karana Sharira
Le moule des corps grossiers et subtils. Selon le regard Hindouiste, il contient les samskaras, impressions subtiles laissées par des vies antérieures. Elles sont parfois connectables par le toucher.
Les 5 enveloppes
- Anamaya Kosha ou enveloppe de la nourriture qui est située dans le corps physique grossier et est composée des éléments du monde physique. Elle est faite de la nourriture que nous absorbons et retourne dans la chaîne alimentaire après notre mort.
- Pranayama Kosha ou enveloppe vitale, composée des cinq énergies vitales: prana, apana, samana, udana, vyana, ainsique des cinq organes d’action (bouche, mains, pieds, anus et organes génitaux). Elle ressent la faim, la soif, le chaud et froid.
- Manomaya Kosha située dans le corps astral. Elle crée les sentiments de pensée, doute, colère, dépression et illusion. Constituée de Manas, Chitta, Jnana indriyas (organes de la connaissance:yeux, oreilles, nez, langue, et peau).
- Vijnanamaya Kosha située également dans le corps astral et est constituée de l’intellect (Buddhi) qui analyse et détermine la vraie nature des objets et de l’ego (Ahamakara), le principe d’assertion de soi qui travaille de concert avec les cinq organes de la connaissance. Ses fonctions sont la discrimination et les prises de décision.
- Anandamaya Kosha située également dans le corps astralet ressent la félicité, le bonheur, le calme et la paix.
Chaque enveloppe peut être purifiée et transcendée:
- Annamaya Kosha par les asanas (postures de yoga) et une alimentation saine et vivante.
- Pranayama Kosha par le pranayama (exercices de respiration).
- Manomaya Kosha par les pratiques de yamas, niyamas et service désintéressé.
- Vijnanamaya Kosha par l’étude des écritures, un questionnement correct (Qui suis-je?” par exemple) et la méditation.
- L’Anandamaya Kosha par le Samadhi.
Le toucher thérapeutique : pourquoi faire ?
Un toucher sans intention, qui écoute, qui est dans l’accueil permet au corps de retrouver un espace d’authenticité.
Il peut soutenir un processus d’évolution, de guérison, libération…
Le toucher thérapeutique peut contenir écouter, diriger, suivre, stimuler, inhiber, intégrer…
Il est un outil précieux et supplémentaire pour les thérapeutes en somatic experiencing que le praticien peut utiliser pour améliorer son observation du processus de renégociation du patient. Parfois, cette renégociation passe par de subtils changements tissulaires qui ne sont observables que par le toucher. C’est un peu comme si le/la thérapeute écoutait les répliques verbales du patient mais au niveau cutané.